Alors que les activités de l’industrie extractive vont s’intensifier, notamment pour accompagner la transition écologique, de nombreuses initiatives visent à renforcer la prise en compte des impacts environnementaux et sociaux associés et à intégrer la contribution de cette activité aux objectifs de développement durable. Extrait de l'article de Patrick d'Hugues (BRGM), Patrice Christmann (chercheur indépendant) et Christophe Didier (BRGM) publié dans Géosciences n°26 : "Métaux critiques, concilier éthique et souveraineté ?".
23 août 2022
Géosciences n°26

Géosciences n°26 : Métaux critiques, concilier éthique et souveraineté ?

© BRGM

Les métaux sont indispensables à notre quotidien. On les trouve dans nos voitures, dans les batteries de nos téléphones, dans nos appareils médicaux, dans nos bâtiments… Et leur importance ira croissant dans le futur, dans le cadre de la transition écologique et d’une démographie croissante. Les projections de demandes associées aux transitions énergétique et numérique, publiées par la Commission européenne, montrent en effet une augmentation à l’horizon 2050 d’un facteur supérieur à 10 sur de nombreux métaux comme le cobalt, le lithium ou certaines terres rares.

En conséquence, malgré des impacts environnementaux et sociaux négatifs indéniables qu’il faut atténuer et gérer, l’industrie extractive peut contribuer positivement à de nombreux objectifs de développement durable adoptés en 2015 par les Nations Unies. Qu’ils soient positifs ou négatifs, ces impacts seront très dépendants des politiques et des législations en vigueur dans les pays producteurs.

Comme le montre un récent rapport du Groupe international d’experts pour les ressources des Nations Unies (GIER) sur la gouvernance de l’industrie minérale au 21e siècle, cette industrie n’intègre toujours pas suffisamment une juste répartition des impacts positifs et négatifs de l’activité entre les différentes parties prenantes (États, industriels, pouvoirs publics et populations). Pour contribuer au développement durable tel que décrit par les Nations Unies, cette industrie doit mieux concilier les objectifs économiques, environnementaux et sociaux et mettre en place une gouvernance adaptée à l’échelle internationale sur la base de principes partagés avec toutes les parties prenantes.

La gestion des impacts de l’activité extractive

Les impacts environnementaux sont nombreux, variés et parfois interdépendants. Il est notamment possible de citer l’impact climatique, les conséquences sur les différents compartiments de l’environnement, la gestion des déchets ainsi que les impacts sur la biodiversité et les paysages.
Pour les réduire, environ 90 initiatives ont été recensées à l’échelle mondiale par le GIER, comportant différents types d’instruments : documents cadres de politique publique, lois et réglementations, standards et guides de bonne pratiques, initiatives volontaires sur les chaînes de la valeur. Toutes ces initiatives sont des éléments constitutifs du concept de mine responsable, qui doit intégrer des dimensions locale et globale, temporelle, sociale, économique et environnementale, et enfin des enjeux de gouvernance.