Sous le pilotage de la direction de l’eau et de la biodiversité (DEB) de la direction générale du logement de l’aménagement et de la nature (DGALN), le BRGM consacre un mémento à la « Barytine ».
9 février 2015

Ce document présente, au niveau national et international, les gisements, les productions, les processus de transformation, les utilisations et les marchés. La barytine est aujourd’hui l’un des minéraux industriels les plus recherchés sur le marché international.

 

Résumé :

Mémento sur la Barytine – Novembre 2014

BRGM/RP-63974-FR

 

Caractérisé notamment par sa forte densité (>4,2), son inertie chimique ou encore son indice de blancheur élevé, la barytine (BaSO4), principal minéral du baryum, est notamment employée en France dans les bétons et briques denses à des fins de radioprotection. Elle sert aussi de charge dans les peintures, les plastiques ou les caoutchoucs et dans les matériaux insonorisants. On peut la trouver fréquemment en chimie sous forme de sels et dans des usages spécifiques, en verrerie haut-de-gamme ou technique, en métallurgie et en céramique.

Aux USA, en Chine, au Canada, en Russie et au Moyen-Orient, ce minéral sert toutefois majoritairement dans la formulation des boues de forage d’hydrocarbures.

La barytine, qui n’est plus extraite en France depuis 2006, fait partie des minéraux industriels de plus en plus recherchés sur la marché international. Elle présente un risque d’approvisionnement relativement élevé (d’après Industrial Minerals 2012) pour les raisons suivantes :

  1. forte demande pour les forages dans les principaux pays producteurs d’hydrocarbures,
  2. baisse des exportations de la Chine dont le marché intérieur devient de plus en plus consommateur,
  3. diversification des utilisations pour des produits très techniques en plasturgie, verrerie et automobile.

Le rapport dresse ensuite un panorama des productions (8,37 Mt produits dans le monde en 2011) et des marchés mondiaux, avec des fourchettes de prix en fonction de la qualité et de la pureté du minéral.

Il recense également sur le territoire métropolitain les ressources géologiques, dont les gisements déjà exploités et les réserves actuelles connues. Ces ressources sont de l’ordre de 8,5 Mt.

 

Partant de l’hypothèse que le marché de la barytine continuerait de se tendre et que l’approvisionnement deviendrait de plus en plus critique, l’inventaire dressé dans ce rapport permettrait d’étudier au cas par cas le potentiel d’exploitabilité de certains sites. Environ la moitié des ressources identifiées dans ce rapport pourrait alors être remis en exploitation pour approvisionner la filière industrielle française, sous réserve que les coûts de  production en France soient moindres que les coûts d’importation.

En 2013, l’essentiel des importations de barytine naturelle brute ou traitée provient de Chine et du Maroc et représente prés de 35 kt pour un coût de 7,685 M€. Celle des produits dérivés à base de barytine représentent prés de 11,6 M€.

Aussi, plus le produit est élaboré, plus la barytine qui entre dans sa fabrication peut être valorisée. C’est donc dans cette optique de redynamisation de la filière de transformation de la barytine qu’il faut imaginer le potentiel de remise en exploitation des gisements métropolitains. Les éventuels projets d’exploitation devront faire l’objet d’études spécifiques concernant leur faisabilité technique et économique et prendre en compte les données environnementales et sociales.