Les matières premières de l'industrie de la terre cuite sont considérées comme non renouvelables car prélevées dans des formations géologiques fossiles.
11 février 2016

Dans ce contexte, les atterrissements d'argiles actuels des systèmes fluviatiles et côtiers constituent des alternatives à l'exploitation de ces gisements.

Frédéric HAURINE a présenté ses travaux de recherches sur l’évaluation du potentiel de renouvellement de la ressource en matériaux fins en France et les méthodes permettant une utilisation de ces sédiments en complément de l’exploitation des gisements fossiles pour la fabrication de tuiles et briques.

Ce travail scientifique a été conduit sous la direction d’Isabelle COJAN - directrice de recherche en géoscience à MINES ParisTech - par le docteur Frédéric HAURINE, dorénavant spécialisé en dynamique et ressources des bassins sédimentaires. La soutenance de la thèse s’est tenue jeudi 10 décembre 2015 à l’Ecole des Mines de Paris, boulevard Saint-Michel devant un jury présidé par le professeur Nor-Edine ABRIAK. Ces travaux ont associés l’école de Mines de Paris et le Centre Technique de  Matériaux Naturels de Construction (CTMNC).

Une première évaluation a permis de mettre en évidence que le renouvellement de la source de matériaux fins est assuré par les dépôts fluvio‐lacustres et ceux des baies côtières estuariennes avec l'accumulation de plus de 20 Mm3/an. Frédéric Haurine a ensuite développé un Cadre Minéralogique de Référence (CMR) qui constitue une méthode rapide d’évaluation d’un potentiel gisement de matériaux. Le CMR a montré que sur les 20Mm3/an identifiés, seuls 5 Mm3/an ont remplis les critères de l'industrie de la terre cuite qui consomme environ 3,5 Mm3/an. Comme pour les gisements usuels, un mélange de sédiments de plusieurs origines permet de reconstituer une matière première répondant aux critères techniques et augmente ainsi la ressource potentiellement disponible. La ressource en matériaux fins parait donc renouvelable et ces sédiments présentent des caractéristiques compatibles avec une utilisation en matière première pour l'industrie de la terre cuite . Néanmoins une mise en exploitation industrielle  nécessite encore de lever de nombreux obstacles à commencer par la pertinence économique.