Sommaire - Trois grandes catégories de substances de carrières








Les matériaux de construction
En France, deux sources de granulats sont exploitées en carrières :
- Granulats terrestres (principale source d’approvisionnement)
- Granulats de roches meubles : sables et graviers alluvionnaires fluviatiles, alluvions glaciaires, sables, graviers et galets du littoral, couches de sable ou de sablon (exploités en lit majeur et interdit d'extraction en lit mineur) ;
- Granulats de roches massives : roches volcaniques (basalte, trachyte, andésite, rhyolite), roches plutoniques (granite, diorite, microdiorite, gabbro, etc.), roches métamorphiques (quartzite, schiste, gneiss, etc.) et roches sédimentaires (calcaire, grès) ;
- Granulats de recyclage et artificiels (bétons et enrobés recyclés, laitiers de haut-fourneau).
Tous les matériaux de construction ne proviennent pas nécessairement de carrières : c'est le cas des granulats marins, extraits en mer par bateau-drague.
Les carrières de granulats sont relativement bien réparties sur l’ensemble du territoire national, la distance moyenne de transport vers le lieu d'utilisation étant d’environ 30 km. Environ 2 700 sites d’extraction exploitent des roches dures par la suite concassées ou des granulats alluvionnaires prélevés directement et triés afin d’être utilisés dans les bétons. La protection des zones humides, et des cours d’eau a eu pour effet de diminuer le nombre de carrières alluvionnaires au profit de carrières en roches massives obligeant également les professionnels à avoir une gestion toujours plus raisonnée des ressources. L’activité des carrières est liée étroitement au marché du bâtiment et des travaux publics.
Plusieurs minéraux industriels sont également nécessaires à la production de matériaux de construction : le calcaire cimentier et le gypse sont deux ressources indispensables au secteur de la construction. Quelques dizaines de carrières alimentent les cimenteries et usines de fabrication de produits à base de plâtre (plaques, carreaux…).


L’industrie des granulats en quelques chiffres (données UNICEM, 2018)
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2300.00Carrières en activité
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400.00sites de recyclage
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126.00millions de tonnes de roches meubles
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195.00millions de tonnes de roches massives


Les roches ornementales et de construction
Les carrières de roches ornementales et de construction sont plus éparses que les carrières de granulats et représentent environ 570 sites d’exploitation en France. La filière des roches ornementales compte aujourd’hui près de 770 sociétés réparties sur l’ensemble du territoire métropolitain. Son chiffre d’affaires est estimé à 545 millions d’euros dont 20 % de produits d’exportation (données UNICEM 2014).
Les professionnels ont développé leurs propres nomenclature et classification des roches, parfois différentes de celles des géologues, et réparties selon 6 catégories :
- Les pierres calcaires correspondent à des roches sédimentaires carbonatées contenant au moins 50 % de calcite, à l’exclusion de certains calcaires très durs et décoratifs rattachés à la catégorie des marbres.
- Les granits (sans « e ») et roches similaires regroupent des roches ayant en commun d’être grenues, de prendre un excellent poli et de présenter une dureté élevée (supérieure à celle des marbres). Cette catégorie englobe notamment les granites des géologues au sens strict et par extension les granitoïdes (granites au sens large incluant granites, granodiorites, syénites, monzonites et tonalites), et d’autres roches plutoniques comme les gabbros, certaines roches métamorphiques dérivant des granitoïdes comme les gneiss et les leptynites.
- Les grès de construction correspondent aux grès des géologues, à savoir des roches sédimentaires composées majoritairement de grains de quartz liés par un ciment naturel plus ou moins coloré, provenant de la consolidation d’un ancien sable.
- Les marbres regroupent des roches métamorphiques ou sédimentaires ayant en commun de montrer des qualités esthétiques et décoratives remarquables après polissage. Cette catégorie englobe les marbres stricto sensu (métamorphiques) des géologues (marbres blancs, marbres colorés ou cipolins, à fond homogène ou parcouru de veines ou de bandes diffuses), certains calcaires marbriers (cristallins, colorés, noduleux ou bréchoïdes, à rudistes, onyx) et d’autres roches (albâtre, brèches, serpentinites…).
- Les laves regroupent des roches volcaniques comme les basaltes, les trachytes, les andésites ou les rhyolites des géologues. Il ne faut pas les confondre avec les lauzes calcaires pouvant localement être aussi appelées laves.
- Les ardoises et schistes regroupent des roches métamorphiques ayant en commun d’être fissiles et de se débiter après fendage en dalles plus ou moins fines et régulières.
Les carrières de pierres calcaires et de granits représentent à elles seules 74 % des exploitations et 98 % des volumes annuels extraits (environ 418 300 m3 de calcaire et 122 000 m3 de granits). Les carrières de pierres calcaires sont principalement situées en Bourgogne-Franche Comté, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France. Les carrières de granits se trouvent quant à elles localisées essentiellement dans le Massif armoricain et les Pyrénées. Avec une production d’un peu plus de 12 900 m3, les 18 carrières de grès des Vosges se localisent notamment dans le Bas-Rhin.
L’industrie française des roches ornementales et de construction rassemble les entreprises spécialisées dans l’extraction et la transformation de pierres naturelles. Ses marchés sont le bâtiment, l’art funéraire, la voirie, l’aménagement urbain, la décoration et la restauration du patrimoine. Les roches ornementales sont destinées à 90 % au bâtiment et à l’art funéraire, et à 10 % à la voirie. La filière s’appuie sur un réseau de plus de 500 carrières dont les deux tiers extraient des roches destinées exclusivement à la filière (données BRGM-CTMNC-SNROC 2015). Les autres carrières produisent également des granulats ou des blocs pour l’enrochement.


Les roches ornementales et de construction en quelques chiffres
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485.00carrières en activité (CARMA, 2021)
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399.00millions de m3 de roches extraites (SNROC, 2018)
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260.00millions de m3 de blocs bruts taillés (SNROC, 2018)
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1103.00millions de m2 de sciage (SNROC, 2018)


Les roches et minéraux industriels
Dans le domaine industriel, les minéraux industriels sont plus spécifiquement utilisés comme :
- Matières premières indispensables à la fabrication de certains produits comme le verre ou les céramiques pour lesquels le quartz, les carbonates, le feldspath et le kaolin sont, sous certaines conditions de pureté, les principaux constituants ;
- Additifs fonctionnels entrant dans la composition d’un produit manufacturé pour apporter certaines propriétés, en modifier d’autres au cours de son procédé de fabrication ou lui conférer des propriétés d’usage ;
- Éléments nécessaires à la mise en œuvre d’un procédé de fabrication ou à l’élaboration de produits finis.
Ce panel d’utilisations montre à quel point ces substances sont présentes parfois de façon insoupçonnée dans les objets de notre quotidien. À la maison, au bureau comme dans les transports, en passant par les nouvelles technologies et la transition énergétique, peu de domaines leur échappent.
Les carrières de minéraux industriels sont beaucoup plus dépendantes du contexte géologique parfois très spécifique et localisé. La France exploite ainsi une seule carrière de talc au sein d’un gisement de classe internationale, et la seule carrière d’andalousite en Europe. Cette situation lui permet d’être le 8ème producteur mondial de talc et le 3ème producteur mondial d’andalousite.
Des utilisations multiples et variées (liste non exhaustive) :
- Construction et bâtiment : ciments, tuiles et briques, plâtre, sols, murs, enduits, peintures, vitrages, céramiques sanitaires, matériaux isolants ;
- Mobilier : verrerie, vaisselle, aménagements intérieurs ;
- Papiers, plastiques, peintures, mastics, caoutchoucs ;
- Chimie, pharmaceutique et cosmétiques ;
- Agriculture, horticulture, alimentation humaine et animale ;
- Traitement des eaux usées et des gaz ;
- Mais aussi dans les secteurs de la métallurgie, de la fonderie, de l’électronique, de l’énergie…
La France est un acteur de premier plan à l’échelle mondiale pour la production et la valorisation des roches et minéraux industriels.
Quelques exemples français de roches et minéraux industriels
Andalousite (silicate d’alumine)
C’est un minéral fondant à très haute température, recherché pour ses propriétés réfractaires (utilisée en sidérurgie). Un seul gisement d’importance mondiale est actuellement exploité en Bretagne (Glomel, Côtes d’Armor) par la société Imerys. La France est le 3ème pays producteur mondial.
Feldspath (aluminosilicate de sodium) et mica (aluminosilicate de potassium)
En France, la production de micas est assurée par deux carrières (Finistère et Saône-et-Loire), et celle de feldspath par cinq carrières (Saône-et-Loire, Haute-Loire, Creuse, Aude et Pyrénées-Orientales). Ces carrières constituent des ressources dont l’intérêt national est à souligner.
L’usage de ces minéraux est utile pour la céramique, les émaux, le verre (baisse la température de fusion du quartz) et comme charges pour les peintures, plastiques et caoutchouc. La France est le 6ème producteur mondial de feldspath avec un gisement dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales.
Gypse (sulfate de calcium)
Le gypse est exploité en France principalement en Île-de-France et en Lorraine. 80 % de la production française sont destinés à la fabrication du plâtre, les 20% restants sont utilisés comme additif pour la fabrication du ciment et comme charge pour l’industrie. La production du gypse est d’environ 5 millions de tonnes par an. Trois grands groupes industriels se partage la filière.
Kaolin (silicate d’alumine hydraté) ou argile kaolinique
Ce minéral blanc est utilisé dans l’industrie du papier, des peintures pour sa couleur et comme charge minérale, dans la céramique, les réfractaires et la cosmétique. Il est exploité en Bretagne et en Auvergne.
Silice (SiO2)
Ce minéral est assez répandu mais les gisements de qualité exploitables sont assez rares. Sans pouvoir être exhaustif du fait du grand nombre de minéraux utilisés au quotidien, l’industrie française des minéraux industriels compte également 28 carrières d’extraction de silice avec principalement des carrières des sables extra-siliceux. Ces carrières sont localisées dans la Drôme, le Gard, le Vaucluse, en Nouvelle-Aquitaine, au sud de l’Île-de-France et dans les Hauts-de-France. Les usages de la silice sont variés (verres, bâtiment, automobile, céramique, alliage, moule de fonderie et silicone).
L’extraction de galets de silex dans la Somme (une carrière) est une spécificité.


Téléphériques transportant le talc de la carrière de Luzenac à l'usine de traitement (Ariège)
Thomas Rasch - Outdooractive
Talc (silicate de magnésium hydraté)
La France produit du talc grâce au gisement de taille mondiale de Luzenac (Ariège), exploité par le groupe Imerys. La France est ainsi le 8ème producteur mondial de talc. Ses principales utilisations sont liées à sa blancheur, son onctuosité et à son pouvoir couvrant. Le talc peut être utilisé comme charge minérale, dans la papeterie, la peinture, la cosmétique, l’agriculture et le secteur alimentaire.
Calcaire (carbonate de calcium)
Exploité dans des carrières à ciel ouvert, le calcaire entre dans la composition de la chaux et du ciment. En outre, il est utilisé dans de nombreux produits tels que le papier, les peintures, les enduits, les plastiques et les élastomères. La richesse naturelle du sous-sol français en carbonate de calcium a permis l’essor d’une importante production nationale qui place la France au 5ème rang européen avec près de 3 millions de tonnes par an. Cette production est réalisée par deux groupes industriels d’envergure internationale, Omya et Imerys qui occupent respectivement la première et seconde place mondiale dans la production de carbonates naturels.
Chaux (oxyde de calcium)
La chaux est issue de la calcination du calcaire. Elle est utilisée comme liant dans l’agriculture, la sidérurgie, la chimie, le traitement des eaux, etc. Au total, 3 millions de tonnes de chaux sont produites chaque année en France, soit le 7ème rang mondial.
Union des producteurs de chaux (UP'Chaux)
Guide technique : Chaux hydraulique naturelle et ses applications (FFB-ATILH)
Ciment
La fabrication du ciment nécessite du carbonate de calcium et des silicates d’alumine provenant de deux familles de roches (calcaire et argiles) ou d’une seule roche (marnes ou schistes). Les cimenteries sont localisées à proximité immédiate des carrières fournissant le carbonate de calcium. L’autre composant provient de la même carrière ou d’une carrière voisine.
L’industrie cimentière française produit environ 19 millions de tonnes de ciment par an grâce à 29 cimenteries employant 4 500 personnes.


Les roches et minéraux industriels en quelques chiffres (données CARMA, 2021)
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511.00carrières en activité
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400.00usines de première transformation
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16.00substances exploitées en France


La réglementation des carrières
L’autorisation d’exploiter
Les autorisations d’exploiter sont délivrées par le préfet du département concerné sous forme d’arrêté préfectoral. Contrairement aux dispositions du Code minier, le propriétaire du sol (foncier) est aussi propriétaire du sous-sol et peut en disposer librement.
L’exploitation des carrières impose d’en maîtriser les impacts : risques de pollution des eaux, niveau de bruit, poussières, impacts sur la faune et la flore, impact visuel tant en cours, qu’en fin d’exploitation. Elles sont donc tenues de disposer d’un plan de réhabilitation lors de la création du projet et jusqu’à la fin de l’exploitation.
Politiques de gestion de l’activité extractive
Politique communautaire
- Directive cadre sur l’eau du 23 octobre 2000. L’atteinte du « bon état » des masses d’eau concerne les carrières à plusieurs titres : réduction de l’impact des carrières d’alluvions sur la dynamique sédimentaire des cours d’eau, réduction de l’impact des carrières qui prélèvent dans la ressource (lavage des granulats et pertes par évaporation), réduction de l’impact des carrières sur la qualité de l’eau (risque de pollution accidentelle par exemple) ;
- Directive cadre sur les déchets du 19 novembre 2008. L’atteinte de l’objectif de valorisation des déchets inertes du BTP (70 % en poids à horizon 2020 ) concerne les carrières à plusieurs titres : optimisation des opérations de remise en état des carrières à l’aide de déchets inertes du BTP, optimisation du tri des déchets inertes accueillis en carrière, optimisation du réemploi et/ou du recyclage de déchets inertes par les acteurs du BTP, en substitution de matériaux de carrières.
Politiques nationales
- Grenelle de l’environnement (loi du 3 août 2009), qui fixe un objectif de réduction des émissions de gaz à effets de serre. Le développement du fret fluvial et ferroviaire constitue un des axes majeurs de cette politique ;
- Loi de modernisation de l’agriculture (juillet 2010), qui fixe un objectif de réduction de la consommation des terres agricoles par l’urbanisation, les équipements et les activités économiques. Le dispositif de compensation agricole qui s’applique depuis 1er novembre 2016 renforce cet objectif ;
- Stratégie interministérielle pour une gestion durable des granulats (mars 2012), qui redéfinit les modalités et les objectifs de la planification en matière d’exploitation des ressources minérales primaires non énergétiques. Le schéma des carrières devient ainsi un schéma d’approvisionnement, censé garantir l’accès aux ressources stratégiques pour l’approvisionnement du territoire et la satisfaction des besoins en matériaux, tout en limitant l’impact environnemental des carrières. L’échelle régionale est privilégiée, au regard des flux de matériaux de carrière actuels ;
- Loi de transition énergétique (2015), qui fixe des objectifs en termes de recyclage des déchets des chantiers routiers. Ces objectifs s’inscrivent dans la continuité des objectifs des Conventions d’engagement Volontaire État-Profession.
Politiques locales
- Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), qui mettent en œuvre les grands principes de la loi sur l’eau de 1992, puis de la directive cadre sur l’eau, à l’échelle des 6 bassins hydrographiques métropolitains. Les Schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) déclinent les grandes orientations des SDAGE à l’échelle de sous-bassins.
- Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET), qui a de multiples implications sur l’activité des carrières : gestion des déchets inertes à l’échelle de la région, trames verte et bleue (ex SRCE), planification de divers projets d’aménagement du territoire, qu’il faudra pourvoir en matériaux de carrières.


La base de données nationale des carrières
La base de données « Carrières et Matériaux » (CARMA) est réalisée dans le cadre d’une convention entre la Direction de l’eau et de la biodiversité (DGALN/DEB) du Ministère de la Transition Écologique (MTE) et le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM).
La gestion des données nécessite l’utilisation d’informations administratives et techniques issues d’autres bases de données et de documents à caractère administratif recueillis en différentes sources :
- Ministère de la Transition Énergétique et DREAL/DEAL ;
- Bases de données nationales ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement sur le site Géorisques) et GEREP (Gestion Électronique du Registre des Émissions Polluantes) ;
- Autres sources de données (ex. Schémas Régionaux des Carrières (SRC)).
Les carrières relèvent du régime des ICPE. À ce titre, leur exploitation est soumise à autorisations préalables définies par des textes administratifs préfectoraux après instruction par les DREAL du dossier de demande du pétitionnaire.
Ces textes administratifs, qui constituent la principale source d’informations de la base de données peuvent être de plusieurs ordres, arrêté préfectoral (AP) ou procès-verbal (PV) :
- AP d’autorisation de nouvelle exploitation ;
- AP de renouvellement et/ou d’extension d’exploitation existante ;
- AP de changement d’exploitant ;
- AP de levées de garanties financières ;
- PV de récolement.
La liste des ICPE est consultable depuis début 2020 sur le site Géorisques. Elle permet d’inventorier puis de récupérer une copie numérique des textes administratifs au format PDF afin d’être saisie dans la base de données « CARrières et MAtériaux » (CARMA).
Afin de compléter le recensement des anciennes carrières, deux sources de données gérées directement par le BRGM dans le cadre de ses missions régaliennes de Service Géologique National, sont exploitées :
- Banque de données du Sous-Sol (BSS) ;
- Carte géologique de la France à l’échelle 1/50 000.
Les données géoréférencées dans CARMA ainsi que le suivi des usines de transformation sont consultables dans le volet cartographique.


Exploiter dans le respect de l’environnement
Côté déchets, le BTP en tant que contributeur majeur constitue un levier important dans la lutte contre le gaspillage et dans la promotion de l’économie circulaire. En France, les déchets du bâtiment représentent 72 % des déchets inertes, 26 % des déchets non dangereux et 2 % des déchets dangereux (FFB, 2014). Le secteur doit ainsi progresser pour contribuer à l’atteinte des objectifs de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte qui vise une réduction significative de la quantité de déchets non dangereux mis en décharge (-30 % à horizon 2020 et -50 % à horizon 2025, par rapport à 2010) ou des orientations européennes qui visent une valorisation de 70 % des déchets issus du secteur BTP.
Le concept « éviter, réduire, compenser » est un moyen de limiter l’impact de l’activité extractive sur son milieu. Dans ce cadre, les impacts sur l’environnement dépassent la seule prise en compte de la biodiversité, et englobe l’ensemble des thématiques de l’environnement (air, bruit, eau, sol, santé des populations, etc.). Il s’applique, de manière proportionnée aux enjeux, à tous types de projets dans le cadre des procédures administratives d’autorisation (étude d’impacts ou étude d’incidences thématiques, Natura 2000, espèces protégées, etc.). Sa mise en œuvre contribue également à répondre aux engagements communautaires et internationaux de la France en matière de préservation des milieux naturels. Ce concept est donc totalement pris en compte dans les nouveaux projets d’ouverture de carrières.


Planifier l’implantation des carrières : les schémas des carrières


Schéma régional des carrières de la région Pays de la Loire - Carte de la ressource selon les grandes lithologies
DREAL Pays de la Loire - BRGM
Créé par la loi « ALUR » du 24 mars 2014 et conformément à l’article R.515-3 du Code de l’environnement, le SRC « définit les conditions générales d’implantation des carrières et les orientations relatives à la logistique nécessaire à la gestion durable des granulats, des matériaux et des substances de carrières dans la région […] ». Le SRC se substitue au Schéma Départemental des Carrières (SDC).
En termes de contenu, le SRC comporte :
- Un bilan des précédents schémas des carrières au sein de la région ;
- Un état des lieux comportant un inventaire des ressources minérales primaires et secondaires, un inventaire des carrières de la région, une évaluation des besoins actuels en matériaux, et une analyse de la logistique des ressources minérales dans la région ;
- Une réflexion prospective à douze ans portant sur les besoins régionaux et interrégionaux en granulats, et débouchant sur une étude de scénarii d’approvisionnement ;
- Les orientations, objectifs et mesures du schéma, favorisant d’une part la réalisation du scénario d’approvisionnement retenu, et d’autre part la bonne intégration environnementale des carrières.
En termes de portée juridique :
- Le SRC est opposable aux autorisations d’exploiter des carrières délivrées par les Préfets de département. Les projets de carrières doivent donc être compatibles avec le SRC ;
- À compter du 1er avril 2021, les Schémas de Cohérence Territoriale (SCoT), et à défaut, aux Plans Locaux d’Urbanisme (PLUi), doivent être élaborés ou révisés en compatibilité avec le SRC.
- Textes de référence : principalement les articles L. 515-3 et R. 515-2 à R. 515-7 du Code de l’environnement.
- Dernières évolutions de ces textes :
- Ordonnance n° 2020-745 du 17 juin 2020 relative à la rationalisation de la hiérarchie des normes applicable aux documents d’urbanisme
- Décret n° 2017-626 du 25 avril 2017 relatif aux procédures destinées à assurer l’information et la participation du public à l’élaboration de certaines décisions susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement et modifiant diverses dispositions relatives à l’évaluation environnementale de certains projets, plans et programmes ;
- Ordonnance n° 2017-80 du 26 janvier 2017 relative à l’autorisation environnementale.


Mémentos
Durant la période 1987-2000, le BRGM a réalisé une série de « mémentos » consacrés aux roches et minéraux industriels dont l'objectif était de mettre à la disposition d'un public large des données techniques et économiques par substance ou groupe de substances extraites de carrière pour la plupart. Chaque mémento abordait de façon plus ou moins systématique les points suivants :
- Définition des produits
- Géologie et gisements
- Modes d'exploitation et de traitement
- Propriétés minéralogiques, physico-chimiques et technologiques
- Secteurs d'utilisation et spécifications industrielles
- Economie et marché
Depuis 2014, ce sont 6 mémentos qui ont été édités. Ils sont consacrés aux roches ornementales et de construction (2014), à la barytine (2014), à la silice industrielle (2016), aux carbonates calciques et magnésiens (2017), aux kaolins et argiles kaoliniques (2018) et à la diatomite (2018).
Afin d’apporter une vision synthétique de ces mémentos, des fiches de filière RMI sont maintenant établies. Elles présentent un descriptif de la substance minérale exploitée, de la filière industrielle française associée, des gisements disponibles en France et de leur capacité de production.
Les premières fiches filières RMI disponibles concernent les mémentos « Kaolins et argiles kaoliniques », « Carbonates calciques et magnésiens », « Diatomite » et « Andalousite, sillimanite et disthène » (2020).
Substance(s) | Mémento | Fiche de synthèse | |
---|---|---|---|
Amiante |
|
||
Andalousite, disthène, sillimanite | Édition 1994 | Édition 2020 | |
Ardoises et pierres ardoisières | Édition 1988 | ||
Argiles communes pour produits de terre cuite | Édition 1991 | ||
Argiles nobles pour produits céramiques | Édition 1992 | ||
Attapulgites (palygorskites) et sépiolites | Édition 1989 | ||
Barytine | Éditions 1993, 2014 | ||
Bentonite | Édition 1988 | ||
Borates | Édition 1992 | ||
Calcaires, craies, marbres et produits dérivés à usage industriel et agricole | Édition 1988 | ||
Calcaires blancs pour charges | Édition 1996 | ||
Carbonates et sulfates de sodium | Édition 1992 | ||
Carbonates calciques et magnésiens, et produits dérivés à usage industriel et agricole | Éditions 1989, 2000, 2017 | Édition 2020 | |
Diatomite | Éditions 1995, 2018 | Édition 2020 | |
Feldspaths et roches à feldspathoïde | Édition 1994 | ||
Fluorine | Édition 1999 | ||
Gypse et anhydrite | Éditions 1987, 1993, 2020 | ||
Granulats | Éditions 1989, 1993 | ||
Graphite | Édition 1989 | ||
Halloysite | Édition 1991 | ||
Kaolin et argiles kaoliniques | Éditions 1988, 1997, 2018 | Édition 2020 | |
Matériaux pour ciment | Édition 1990 | ||
Mica | Édition 1990 | ||
Olivine et dunite | Édition 2000 | ||
Perlite | Éditions 1987, 2000 | ||
Roches ornementales et de construction | Éditions 1987, 2014 | ||
Ponces et pouzzolanes | Édition 1992 | ||
Silice à usage industriel | Éditions 1989, 1993, 1998, 2016 | ||
Soufre | Édition 1992 | ||
Talc | Édition 1991 | ||
Tourbe et tourbières | Édition 1999 | ||
Vermiculite | Édition 1990 | ||
Wollastonite | Édition 1991 | ||
Zéolites naturelles | Édition 1995 |